Automne à Paris

Splendeur et misère des plateaux repars de la cantine BNP PARIBAS… Quand je dis que je rêve au moindre boui boui de Tôkyô, vous comprenez ce que je veux dire, j’espère… Et encore, je n’ai ni fait dans le « boeuf en sauce avec ses frites », le « filet de lieu et son citron » et autre « tarte au citron meringuée » directement sortie de son usine et bonne à digérer tout l’après midi…
Car le plus étonnant dns ce choix absoluement foisonnant de menus proposés par les selfs, c’est la constance de la simplification du goût.
Les légumes vapeur sur cette photo ont d’abord pris le goût de l’eau dans laquelle ils ont bouilli et rebouilli. L’omelette est parfumée à la sauce à la tomate qui hier accompagnait la langue, reconvertie ce jour en entrée « salade de langue » (ça ne s’invente pas…).

Je rêve d’un bon râmen, bien gras, avec ses tranche de porc un peu confits, son bouillon bien épais, ses nouilles qui « slurp » et qui tiennent au corp. Je fantasme de tempura qui croquent et que l’on trempe dans un bouillon clair avant de « slurp » les udons qui trempent dans le dashi bien bruyamment… Je me pâme en esprit devant un katsukare chû kara comme j’aime, avec la tranche de porc qui croustille à fond sous les dents, vite, de l’eau, c’est trop chaud, le kare me brûle, huuuuuuuuuuuuummmm’…………………………..
Je serais prêt à tout pour me rassasier dans un kaiten sushi, celui de Ueno où j’ai pris l’habitude d’aller me suffit largement…
Et que dire des brioches chinoises, niku-man, qui réchauffent les mains avant d’être dévorées… OOOOUUUUUIIIIIIIIIINNNNNNNNNNNN, JE VEUX MANGER ODEN quand j’en ai envie, sur le pousse, au coin de la rue, je veux me baffrer à n’en plus pouvoir de yakisoba, je veux me régaler de nikujaga, faire shabu-shabu, boire une grande lampée de bière après avoir fait nabe ! Mais regardez donc la gueule des plateaux de nos cantines…

Voici la part manquante des romans de Michel Houellebecq, l’opulence alimentaire, la pauvreté du goût. Mon entreprise paie EUR 7.50 et moi environ EUR 3 pour le plateau que vous avez vu… Je préfèrerais nettement qu’on me les file, moi, les 7.50 !!!! Bref, je ne mets jamais un grand entrain à aller à la cantine et c’est sans difficulté que j’ai pu me mettre au régime et perdre déjà 11 kilos. Legumes vapeur, poisson/oeuf, pomme et fromage 0% pour 4 heures. Salade légume en entrée. Mais pour 10.50, c’est un peu cher, vous ne trouvez pas ?
La cantine est un lieu vaste, impersonnel, avec des néons, des caissières alignées comme à un péage. Elle est aménagées avec 2 « puits de lumière » qui dès la première visite m’avait rappelées le centre commercial décrit par Baudrillard dans « la société de consommation ». Encore heureux, on échappe à « la farandole des desserts », à « la valse des entrées », la « gironde des sauces »…

Soirée très calme hier soir : je ne suis pas allé en cours. Repos. Bref, beaucoup de boulot en vue, mais je m’en moque royalement. Ce week end, j’ai fini de recopier un par un mes kanjis jusque la leçon 18 (hier, ils ont du faire la 19), recherché du vocabulaire, trouvé des mots complémentaires, etc, à l’aide du dico de Kanjis que j’avais emmené à Londres. Ce soir, apprentissage, et recopiage à l’aide du livre de grammaire de Shimamori des 2 premières leçons de 200… A la place d’étudier, j’ai regardé Nobuta wo purodyusu, un dorama de cette saison, et je me suis couché de bonne heure après avoir fait quelques mails.

Ca y est, mon Podcast est dans Itunes ! Bref,je peux nfin m’y mettre, plus d’excuses possibles…

Sarkosi a grimpé dans les sondages. Hollande a gagné face à Fabius. Chirac a remis ses lunettes des années 70. Bush se fait recadrer par le Congrès. Il est en visite au Japon, et il a visité le Ginkaku-ji. En chaussettes (dixit Reuter). Le prix du billet d’avion validité 364 jours sur British Airways est EUR 650. Il fait gris, et ça sent maintenant vraiment l’automne. Il paraît que « ça se calme en banlieue ». Ca tombe bien, à la télévision, ils n’attendent que cela pour pouvoir enfin parler de dindes, de marrons. Patricia Shoenberg, l’îdôle des classes moyennes « sociales » (elle est l’épouse de notre « ministre de la cohésion sociale » Jean Louis Borloo) pourra avec assurance nous dire, tout sourire, que « cette année encore, les Français ont dépensé près de EUR 200 pour les fêtes de fin d’année », sans bien même se rendre compte que pour certains, c’est le budget mensuel global…
Les « banlieues » seront bien loin et le père noel pourra veiller de plus près aux parfums, au chapons de Loué et au foie gras. M’ouais, je sais plus trop si c’est l’automne, tout ça. Mais si j’apprenais que Lionel Jospin y allait… je revivrais cette soirée lumineuse comme un soir de mai, un soir de mai où nous avons repensé que tout était possible, que « c’est clair », baignés dans ce bleu ensoleillé, au Zénith. Bah, ça ne serait pas l’été, ce serait peut être un peu de printemps. J’ai parfois le sentiment que la France rentre dans l’hivers.


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