En campagne !

Milan, 28 janvier 2007. Création du styliste italien Guillermo Mariotto pour la maison de couture Gattinoni. Comme un parfum de mai 81…

Le vent souffle dans le dos de Ségolène… Ce n’est pas à la mode de dire cela, mais après ce « trou d’air » que les médias conceptualisent à tour de bras pour se débarasser de la candidate socialiste, après qu’elle aura présenté « son » projet le 11 février et que chaque Français aura pu constater qu’elle a organisé des débats près de chez lui, on ne pourra plus l’accuser de n’être qu’un produit de marketing. Ce sera d’autant plus dur pour Sarkosy qui n’est, lui, qu’un pur produit de marketing composé par son propre frère, publicitaire !
Ségolène avance comme un grand chef d’Etat, n’en déplaise à ses détracteurs. Elle n’obeït pas à son parti (qui devrait se souvenir de 2002 avant de donner des leçons sur la façon de gagner un campagne). Elle ne répond pas aux attaques de l’adversaire. Résolue, elle suit son chemin dans une sorte de solitude accompagnée qui est la marque des grands hommes, euh…, des grandes femmes. Regardez Mitterrand, donné perdant fin 1980, « ringard », distancé par le « brillant » Rocard à qui on donnait tous les avenirs… ! Celui-là n’en a finalement récolté aucun quand le premier est devenu celui que l’on sait. Et avec quelle aisance, en plus… Regardez Thatcher, placée là par le hazard d’affrontements entre les grands « barons » du conservatisme, l’espace d’un congrès, pensait-ils, et dont l’ombre continue de hanter la vie politique Britannique, regardez-là face à l’épreuve des Malouines, faisant suite à une grève de la faim de l’IRA, dans un contexte de recession sans précédent dans l’histoire du Royaume, et triomphant finallement sous l’oeil médusé de son propre parti qui voyait là les moyens de s’en débarasser, « une femme ne survit pas à de telles épreuves », qu’ils pensaient… C’est là qu’elle a assis, au contraire, son propre pouvoir.
Le « Nouveau Sarkosy » est lui « marketté » parfaitement pour la campagne présidentielle de 1988, de 95 voire de 2002. « profilé » sobre et modeste quand il apparait dans une salle à l’architecture contrôlée par un panel de spécialistes en communication, « proche des gens » sur son estrade aux tons sobres arborant une cravatte colorée. Bref, il est terriblement ringard. On en veut plus, des comme lui. Il fait la même campagne que Jospin : une proximité calculée, un entourage « branché » et « à l’écoute ».
Ségolène a elle choisi de râmer en prenant le risque de se tromper, pire, de perdre, de ne pas être à la hauteur. Au risque de se faire coincer par des « humoristes » téléguidés plus ou moins officiellement, des hommes politiques plus rompus et prêts à utiliser la moindre faille comme ce fut le cas pour la surmédiatisée affaire québécoise, ou à traduire un sentiment fort – la force que doit dégager une Grand Muraille de Chine, par exemple- par l’utilisation de mots aléatoires. Pour ma part, je comprends fort bien cela : j’éprouve à Kyôto un sentiment éternisant…
J’avoue être de plus en plus confiant. Comme je l’ai déjà écrit, j’eu préféré Jospin s’il avait fait ce qu’il avait à faire, et ce il y a 3 ans, 4 ans, et qu’il n’a pas fait : s’excuser. La page s’est tournée d’elle même et c’est Ségolène qui a décidée la première d’écrire un nouveau chapitre. Elle est honnète dans sa démarche et ce, depuis des années. Elle présente l’énorme qualité, que n’avait pas un Mitterrand ayant évolué de l’extrème droite vers la gauche, de s’être rapidement située à gauche et d’avoir finalement peu bougé dans ses engagements. Je n’en attends pas la lune, juste une grande respiration démocratique.
Un peu à l’image de cette Robe du styliste italien Guillermo Mariotto pour la maison de couture Gattinoni. Ce genre de création a un terrible parfum de 81…


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *