Va pas au truc de dimanche… #charlie #JeSuisCharlie #JeNeSuisPasCharlie

Débranche la télé, la radio, le net.
Dehors, il y a des oiseaux, le ciel, la nature est là, elle s’offre gratuite à tes yeux, aux yeux des enfants, et nous avons l’incroyable chance, malgré toute la propagande à ce sujet, de ne pas etre en guerre et de pouvoir en jouir malgre tout. Paris n’est ni Gaza, ni le Congo avec ses 6 millions de morts tus par les médias, ni l’Iraq et sa guerre civile faisant suite à l’intervention militaire de 2003. Dehors, il y a la vie, il y a les fleurs. Et le monde a plus que jamais besoin que nous ayons nos capacités de penser pour pouvoir agir et le changer.

(video : Philippe Val et Patrick Font, dessin Cabu. Hexagone)

Débranche la télé, va pas au machin de dimanche, va regarder des fleurs, aime, prend toi un bouquin de poésie, ou Bakounine, ou Karl Marx, ou Hermann Hesse, ou un mp3 avec plein de Léo Ferré, de Greco, de Barbara ou de Jacno, tiens, oui, du Jacno, « le sport c’est de la merde ».

Déconnecte de ce machin, retrouve la temporalité normale, pas ce temps médiatique et infect. Quand les rats vont commencer à pointer leur face, comme ils le font déjà, pour récupérer la merde qu’ils ont eux même semée, c’est de toi, solide, la tête sur les épaules et l’esprit disposé à penser dont la France aura besoin.

On est des losers depuis la guerre du Golfe. L’impérialisme nous a transformés en traines savates justes bons à bêler quand on n’est pas content. Alors, on bêle, beeee, beeee. On s’est fait avoir en 2002, « voter contre Le Pen », on s’est fait avoir en 2012. Chaque fois on a cru faire le bon choix.
Cette fois, c’est sans moi.
Le vrai respect, le vrai hommage à l’histoire de Charlie Hebdo, c’est d’envoyer tout ça balader, retrouver nos marques, notre territoire, nos passions, le goût du pain et le chant des oiseaux, la camaraderie, l’amitié, l’amour. Dimanche, tout le gratin fera un hommage à Charlie Hebdo à l’ambassade de France à Tôkyô. J’irai pas. Ces salopards qui nous ont planté après le séisme en allant se planquer à Hong-Hong alors qu’on bouffait du césium. Ces enculés qui détestaient Charlie Hebdo, ce que ça représentait à une époques où leurs parents censuraient le cul, les nichons, interdisaient l’avortement et mettaient les pédés en prison grâce aux lois que leurs grands parents avaient sanctifié pendant Vichy.

Pour moi, le masque est tombé. C’est une vaste comédie. Ils n’en ont rien à foutre, de Cabu, de Wolinski, mais ils savent que nous, ça nous mine, que ce sont nos camarades, et tout ça malgré beaucoup de divergences, qui sont tombés.
Je refuse de me joindre à cette farce bourgeoise destinée à se remettre en scène sur le dos de nos camarades pour mieux par la suite discriminer au sein de la société française. Moi, demain, je materai des bites sur Tumblr en pensant à Choron et Wolinski, j’aurai un bon gros vomi à la Charb dans le vide, je garderai mon vieux caleçon comme un mec crade à la Reiser, j’écouterai du Barbara en songeant à Cavana, et j’irai regarder des fleurs en pensant que le grand Duduche est mort comme on n’abat même pas les chiens, et en songeant au triomphe de la France des Beaufs et de l’union nationale qu’il avait conchiés toute sa vie.

Que des individus, indignés, en colère, tristes, manifestent leur solidarité avec les victimes des attentats de ces derniers jours, TOUS les attentats, refusant des crimes contre des juifs parce que juifs, des crimes contre un journal et sa rédaction, mais également ces amalgames faciles qui ont conduit à des actes de violence islamophobe depuis 4 jours contre des mosquées et des enfants dans les écoles, manifestent leur appartenance à une communaute de liberté, soudée et solidaire les uns les autres, oui, il faut ces rassemblements, et ce que nous avons vu ces mercredi, jeudi et vendredi avait quelque chose de magnifique malgré l’horreur de l’actualité.
Le slogan « je suis Charlie », même, à son origine, créé spontanément, bien que ce ne soit pas ma tasse de the, ça a été fantastique, généreux. Gentil, gentil comme un dessin de Cabu, un Cabu abattu comme on n’abat même pas les chiens.

En revanche, qu’on me laisse vomir en paix, un bon gros vomi bien gras comme Reiser savait si bien les dessiner, quand je vois monter une sorte de grand catéchisme unanimiste nationaliste où pointent tous les adeptes des fausses factures, les réacs, les vieux brisecards, toute cette chiasse qui nous a mis là où on est et que Charlie Hebdo a dénoncé depuis plus de 40 ans…
Qu’on me laisse me branler comme les personnages de Wolinski si j’en ai envie pendant que le peuple, transformé par la magie de la récupération politicienne en horde de traines savates ira braire sa tristesse derrière le type qui veut expulser tous les palestiniens, derrière celui qui a appelé à mots à peine couverts à tuer Itzrak Rabin et qui a sur la conscience des milliers de morts palestiniens depuis l’été dernier, derrière celle qui a exigé que les grecs crèvent de faim sans même vouloir payer un centime, derrière celui qui a favorisé semble t-il l’évasion fiscale au Luxembourg avant de devenir président de la commission européenne, derrière celui qui estime qu’il n’y a pas assez de blancs a l’écran et qui doute que les Rroms aient des capacités à s’intégrer, derrière celle, enfin, qui voudrait que jusqu’a la fin des temps le meurtre du gentil Cabu soit synonyme de rétablissement de la peine de mort.

Alors non!, vraiment non!, quand comme moi on se sentait lié à Charlie Hebdo, et cela malgré son évolution, ou plutot son incapacité à évoluer et à sortir des précarrés d’une France éduquée, blanche et masculine car Charlie Hebdo c’est avant tout une histoire politique, eh bien non, on a avant tout la gerbe devant ce grand messe de dimanche, un truc qui aurait fait vomir Ferré ou Cavanna.
Transformer Charlie Hebdo en une sorte de truc gluant et gentil, non! Notre histoire est l’histoire d’un combat.
Etre Charlie, en réalité, ce devrait être mettre des bites, des nichons, des grosses chattes, du sperme, des pénétrations à nos fenêtres, sur nos statuts FB, en innonder la face de cette France rance qui est bien décidée à prospérer sur ce crime odieux commis par les sous-produit des guerres au Proche-Orient et financées par et pour le compte de petro-monarchies avec lesquelles nos gouvernements se montrent bien peu regardants.
Pas cette espece de truc flasque qui fait de Charlie Hebdo une sorte de Francois Bayrou de la caricature et de la satire.

Débranche la télé, la radio, le net.
Dehors, il y a des oiseaux, le ciel, la nature est là, elle s’offre gratuite à tes yeux, aux yeux des enfants, et nous avons l’incroyable chance, malgré toute la propagande à ce sujet, de ne pas etre en guerre et de pouvoir en jouir malgre tout. Paris n’est ni Gaza, ni le Congo avec ses 6 millions de morts tus par les médias, ni l’Iraq et sa guerre civile faisant suite à l’intervention militaire de 2003. Dehors, il y a la vie, il y a les fleurs. Et le monde a plus que jamais besoin que nous ayons nos capacités de penser pour pouvoir agir et le changer.
Relis Cabu, le gentil Cabu, abattu comme on n’abat même pas les chiens. Mais vas pas au truc de dimanche avec tous les salopards qui ont toujours détesté Charlie Hebdo, qui nous ont toujours méprisés. Te refais pas le coup du 21 avril. C’est bon, tu as déjà donné.

Vas pas au truc de dimanche

à mon Camarade et ami, Xavier.


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